quattro foto di Marco Baschieri e un poema di Jacques Brel

 

_MG_1477L’estate sta finendo.
A Krabi, in Thailandia, sul Mare delle Andamane, vecchi pescherecci scassati si appoggiano gli uni gli altri. E si ricorda Jacques Brel (cantato da Mannick)

Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants ne les entraînent trop fort
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
A ne jamais risquer une voile dehors

Je connais des bateaux qui oublient de partir
Ils ont peur de la mer à force de vieillir
Et les vagues jamais ne les ont emportés
Leur voyage est fini avant de commencer

Je connais des bateaux tellement enchaînés
Qu’ils ont désappris comment se libérer!
Je connais des bateaux qui restent à clapoter
Pour être vraiment sûr de ne pas chavirer

Je connais des bateaux qui s’en vont à plusieurs
Affronter le grand vent au-delà de la peur
Je connais des bateaux qui s’égratignent un peu
Sur les routes de la mer où les mène leur jeu

Je connais des bateaux qui n’ont jamais fini
De partir encore chaque jour de leur vie
Et qui ne craignent pas parfois de s’élancer
Côte à côte en avant au risque de sombrer

Je connais des bateaux qui reviennent au port
Lacérés de partout mais plus braves et plus forts
Je connais des bateaux débordants de soleil
Quand ils ont partagé des années de merveilles

Je connais des bateaux qui reviennent toujours
Quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour
Tout prêts à déployer leurs ailes de géants
Parce qu’ils ont un coeur à taille d’océan.

Jacques Brel